Réflexion sur le développement en Afrique

Compte rendu des visites d’ANISE au Burkina – Noël 2007

Nous avons été très chaleureusement accueillis partout au Burkina, dans les différentes paroisses et auprès de nos différents contacts sur place. Nous avons passé huit jours avec l’abbé Zéphyrin Bagnawa qui nous a accueillis dans le Centre de formation Badenya, qui ne cesse de se développer. Un travail remarquable qui montre les efforts d’auto-prise en charge pour permettre au centre de s’autofinancer en partie. Nous avons en particulier visité toutes les surfaces de maraichage, l’élevage et la production des arbres fruitiers. Nous avons été reçus par Mgr Joseph Sama, évêque de Nouna et avons rencontré les différents partenaires d’Anisé.




La rencontre des enfants parrainés et le suivi des enfants :

Nous avons rencontré à Nouna quelques uns des enfants parrainés, dont le suivi est assuré par Jean-Chrysostome. En passant à Bomborokuy, nous avons vu d’autres jeunes parrainés, même si rien n’avait été formellement organisé. A Nuymankuy, nous avons rencontré le directeur et vu quelques élèves qui assurait l’arrosage des arbres dans le jardin clôturé. Nous avons rencontré l’abbé Bernard Konaté, responsable diocésain pour l’Enseignement catholique, les parents d’élèves et le curé de Bomborokuy. Enfin, lors de notre passage à Solenzo, nous avons rencontré Madame Dioma pour prendre des nouvelles des activités sur place.



Nous avons confirmé et vérifié, un à un, les différents parrainages avec l’abbé Zéphyrin et Jean-Chrysostome, ajustant si nécessaire la situation le plus finement possible. Nos deux correspondants nous ont soumis des noms complémentaires d’enfants qu’ils souhaitaient soutenir ou qu’ils avaient commencé à soutenir avec l’argent restant les années antérieures. En fonction de l’argent disponible selon les éléments fixés par les tableaux donnés par François, nous avons donc complété la liste… et laissé quelques cas nouveaux à des décisions à prendre ultérieurement avec vous.




Le soutien des écoles catholiques :

A Nouna, Anisé soutient 20 élèves pour la cantine, leur permettant d’avoir un repas de midi. Le système choisi par Nouna fut de demander aux femmes chrétiennes de réaliser des repas, pour un coût de 125 F. Or, les responsables se sont aperçu que les rations proposés étaient notoirement insuffisantes. Aussi a-t-il été décidé de passer de 125 à 150 F/repas, d’où un coût global de 150 x 20x 191 jours = 573 000 CFA.

A Bomborokuy, la paroisse a demandé que nous soutenions les frais de scolarité à hauteur du tiers, soit 5 000 F pour les 40 actuels élèves (et non 55). Concernant la cantine, l’école doit honorer les frais de nourriture (297 000 CFA), le travail des femmes qui préparent (49 000 CFA) et honorer les achats de matériel (marmites, louches, bols…) pour 77 700 CFA. Dans une phase ultérieure, une cuisine devra être construite pour l’école. Un budget d’investissement nous a été présenté. Cependant, nous avons préféré ne pas verser par avance de l’argent pour qu’il soit mis de côté… préférant utiliser les ressources disponibles pour des besoins plus immédiats. L’an prochain, l’école devrait ouvrir une nouvelle classe d’une cinquantaine d’enfants CP1 en parallèle de la première promotion qui devrait constituer le CE1. Cela exigera si nous souhaitons poursuivre un budget plus que doublé.




Les visites des projets :

Nous avons visité le « foyer de l’amitié » construit à Nouna tout proche du lycée provincial dans une concession appartenant à l’abbé Zéphyrin, pour des enfants originaires de Nuymankuy. Le lieu actuel comporte trois chambrées de 6 lits, pour 18 jeunes (12 garçons et 6 filles). L’association A NI SE a participé aux achats d’équipements des chambres (lits, tables, chaises). Dans le futur, Zéphyrin voudrait poursuivre avec un autre bâtiment et nous sollicite pour poursuivre notre aide dans le même sens.



Au village de Nuymankuy, nous avons visité clôturé près de l’école et tout proche d’un puits. La parcelle est sous la surveillance active du directeur. Des manguiers ont été plantés dans la zone. Une partie seulement a survécu. Pour l’avenir, il faudra donc réinvestir dans de nouveaux arbres. Nous avons donné comme prévu la somme de 350 000 CFA pour la seconde année du projet. Pour l’an prochain, ils souhaitent poursuivre des plantations dans la zone clôturé, mais aussi planter des nims devant l’école pour faire de l’ombre, ainsi que des épineux pour délimiter la zone de l’école. Enfin, il projette l’achat d’un âne.
Un autre projet nous a été présenté par l’abbé Zéphyrin : la création d’un poulailler à l’école de Nuymankuy. A suivre.

A Bomborokuy, la paroisse a mis en route un foyer éducatif pour des jeunes filles n’ayant pas suivi de scolarité, afin d’enrayer leur exode. Ce foyer fonctionne pour la deuxième année sur le site du CIAM…mais l’autofinancement est encore insuffisant. Nous l’avons visité, en période de vacances. Les locaux récents ont été financés par des amis de Belgique. L’encadrement est assuré par des moniteurs et suivi par une sœur SAB et le curé de Bomborokuy. Le souhait de la communauté chrétienne serait que nous puissions soutenir le centre en donnant une bourse pour soutenir les scolarités des familles ayant du mal à honorer toute la somme exigée. Car pour ces familles qui n’ont pas mis leur fille à l’école, leur motivation de les mettre au centre n’est pas toujours bien grande. De plus, l’absence de leur fille à la maison est une main d’œuvre de moins.



A Solenzo, nous avons rencontré Madame Dioma qui dit avoir envoyé régulièrement des nouvelles et des demandes à ANISE à Issy les Moulineaux, restées sans suite. Du côté de la paroisse, l’abbé Blaise n’ayant aucune nouvelle, ni aucun subside, n’a rien donné. En réalité, les courriers envoyés passaient par un intermédiaire à Bobo… Celui-ci n’aurait-il tout simplement jamais rien expédié ? C’est la seule explication possible. Toujours est-il qu’ANISE n’a rien versé pour les enfants de Solenzo pour l’année 2005-2006 et l’année 2006-2007. Avec les subsides restants, Madame Dioma a aidé quelques élèves pour l’achat des fournitures scolaires.
Pour la suite, nous lui avons donné les nouvelles coordonnées d’ANISE, l’invitant à nous proposer une liste à jour pour la rentrée prochaine en septembre 2008… Nous verrons à ce moment ce que nous souhaitons faire. En attendant, nous avons laissé en dépôt sur la fiche ANISE de la paroisse la somme de 50 000 CFA pour des aides ponctuelles pour les fournitures des enfants qu’elle continue à suivre.